02/03/15 Des fermes aux immeubles, bienvenue à Sao Paulo ! (10 100 km)

Adieux à nos parents adoptifs
Comme vous pourrez le voir dans le titre, nous avons quitté notre cher état de Minas Gerais il y a quelques jours, après y avoir pédalé quelques 1500km !


Nos parents de Belo Horizonte nous laissent partir les larmes aux yeux en nous faisant promettre de donner des nouvelles !

Nous reprenons donc notre route vers l'ouest sur la MG 50 que nous suivrons pendant plus de 400km. De belles averses les premiers jours nous obligent à passer la nuit dans un petit hôtel.


Avec Maria Antonia et José Joaquim

Le soir suivant, nous demandons à camper dans une ferme. L'accueil est timide mais quand la pluie se met à tomber à verse, les deux papy et mamie finissent par prendre pitié de nous et nous passons la soirée ensemble à l'intérieur. Nous goûtons et regoûtons au célèbre pao de queijo mineiro. Maria Antonia et José Joaquim nous expliquent que tous les fermiers de la région craignent les voleurs à moto. Avec nos vélos chargés, nous sommes donc suspicieuses...

Avec nos amis fromagers


Cette peur des habitants nous suivra également les prochains soirs et nous devons nous y prendre tôt pour trouver un endroit où camper. Un soir, nous passons même une heure trente avant de trouver une famille sympa dans une fromagerie. Nous rions bien quand ils nous proposent du rock-four !
Mais tout de même, 5 refus d'affilée de fermiers qui nous envoient planter chez le voisin, c'est fatigant... Couplé au mauvais temps, les projections du cin'énergie se font plus rares.






Et puis une fois de plus, Maylis tombe malade : cette fois-ci ce sera 5 jours de fièvre et une angine carabinée. Heureusement que Lucia est là pour assurer, préparer les repas et pousser Maylis à la traine dans les montées...


Sinon, le Brésil reste fidèle à lui même, beaucoup de montées descentes et des conducteurs peu scrupuleux. Le paysage par contre est bien différent du nord de Belo Horizonte : des collines de verts tous différents à perte de vue, le lac artificiel de Furnas et les innombrables cascades. Le tout nous fait un peu penser au pays basque... à la seule exception près qu'au pays basque, les toucans sont rares !



Eh oui, nous en croisons presque tous les jours. Faciles à repérer avec leur vol lourd et leur bec coloré aussi gros que leur corps ! Les toucans vivent généralement en couple mais ne sont pas très photogéniques. Nous essaierons de nous améliorer la prochaine fois pour les photos !

Señor Toucan !




Au 5ème jour de fièvre, Maylis capitule et prie Lucia de faire du camion stop. Ce qui n'est pas une mauvaise idée étant donné que nous sommes attendues dans deux jours par notre association à Sao Paulo. Après avoir passé la journée à essayer de faire du stop à l'ombre de la station service, nous abdiquons et nous dirigeons vers la gare routière.





Arrivée nocturne à Riberao Preto 150km plus loin où nous sommes reçues par Tiago, le meilleur ami d'un contact Warm-showers, en voyage à vélo depuis 3 ans. Tiago travaille également sur un projet de cinéma ambulant au Brésil en camion mais galère un peu à trouver des subventions. Merci la France et ses subventions publiques qui croient dans les projets des jeunes !

Riberao Preto

Suelly la mère de notre ami Warm-showers et sa petite fille
Nous passons une journée à Riberao Preto et visitons notre premier Décathlon depuis la France. En passant la porte, nos vieux habits Décathlon nous font prendre de la valeur... eh oui, ici tout est 3 fois plus cher qu'en France !

Nous laissons les vélos quelques jours chez les parents de notre cher Warm-showers et faisons une deuxième tentative de stop jusqu'à Sao Paulo. Les braquages de voiture fréquents rendent les conducteurs un peu méfiants : en 3h de temps, personne ne s'est arrêté et nous terminons une fois de plus dans le bus avec de beaux coups de soleil.


Avec Adriana
Adriana, la soeur du président de l'association avec qui nous sommes en contact nous invite dans son appartement au centre de Sao Paulo. Sao Paulo est une métropole immense : plus de 16 millions d'habitants, ce qui fait d'elle la plus grande ville d'Amérique du sud... nous ne regrettons pas d'avoir laissé les vélos !


Le premier jour, nous nous baladons dans le centre pour filmer un peu l'ambiance de la ville. Nous sommes impressionnées par la quantité de personnes vivant dans la rue. Comme beaucoup sont droguées, le piéton a parfois du mal à anticiper leurs comportements. Malgré notre attention, Maylis se prend une bonne beigne dans l'oeil alors que Lucia était en train de filmer. Acte gratuit d'une femme de la rue qui passait par là. La police ne bouge pas. Adriana nous expliquera qu'elle a interdiction de toucher aux mendiants. Bon, Lucia, on va ranger la caméra, d'accord ?

Sao Paulo

Aquecedor solar de baixo costo
Les jours suivants, nous filmons les bénévoles de l'association Sociedade do sol qui travaillent depuis plus de 10 ans à la promotion d'un système de chauffage d'eau solaire très performant et peu onéreux. Une bonne alternative au "pommeau de douche électrique" que l'on voit dans toutes les maisons du sud brésilien, équipement électronique peu cher à l'achat mais qui plombe ensuite les factures des ménages et représente bien souvent 40 à 50% de leurs dépenses d'électricité. Nous avons également la chance de rencontrer des familles qui ont installé le système de chauffage d'eau solaire. Ces dernières vivent dans une conurbation à 50 km de Sao Paulo. Pour nous y rendre, nous alternons marche à pied, métro, bus, taxi, bateau, bus ! 3h30 de transport.

Projection à notre retour chez Tiago
Le retour est encore plus folklorique : il a tellement plu pendant la journée que certaines rues sont inondées par plus de 40cm d'eau qui ont drainé les poubelles du coin. Sao Paulo est vraiment une ville de fous ! Si beaucoup de Brésiliens y viennent travailler ou étudier, nombreux sont ceux qui veulent en partir après quelques années.

Et nous voilà rentrées à Riberao Preto. Nous prendrons le temps de monter le court métrage dès notre arrivée à Tucuman. En attendant, il nous reste quelques 900km au Brésil. Croisez les doigts pour nous qu'ils soient plus plats !