Paraguay

16/03/15 Echy porainte a Paraguay ! (11000km)


(bienvenue au Paraguay en guarani, langue officielle du pays)

Bienvenue au Paraguay !

Premier bivouac au Paraguay
En arrivant au Paraguay, Maylis tente de faire tamponner son passeport pour ne pas qu'on lui fasse de problèmes à la frontière Argentine. Nous allons donc chercher le douanier (le douanier, il faut le chercher littéralement sinon personne ne contrôle rien du tout). Une fois trouvé, ce dernier refuse de tamponner le passeport de Maylis sous prétexte qu'elle n'a pas le tampon de sortie du Brésil... Il va falloir que vous retourniez au Brésil chicas ! Pas aujourd'hui. Nous passons la soirée dans un petit hôtel du côté Paraguay. 100 000 guaranis la nuit, de quoi nous faire ouvrir des yeux ronds. Après conversion, cela revient à 20 euros, tout de même deux fois plus cher que notre standard brésilien.

Salto del Guaira, ce ne sera pas le grand amour. Nous avions vu tant de pub de shopping paraguayens que l'on s'était dit que nous y resterions peut être une journée pour faire des emplettes. En une heure, Lucia fait le tour du centre ville. Elle entre dans un magasin d'appareils photo d'après le panneau mais qui ne vend que des parfums toc à l'intérieur.

Pour faire les choses bien, Maylis décide de retourner à la frontière du Brésil pour faire tamponner son passeport. Après 10km de centres commerciaux nous arrivons à la frontière où personne n'est habilité à apposer le dit tampon. "Il  faut retourner à la ville de Guaira du côté brésilien". Merci mais on ne peut pas passer le pont à vélo ! Maylis retourne donc au Brésil en stop direction la police fédérale. En arrivant à 11h45 elle trouve tout fermé, il faut retourner à 14h30 ! Maylis part rejoindre Lucia qui l'attend à la frontière de l'autre côté du pont. Les policiers n'en reviennent pas que ce soit si compliqué. A 14h30, Maylis traverse pour la 3ème fois le pont et revient avec le tampon salvateur ! Nous repensons à notre ami Idrissou rencontré au Sénégal en nous disant que lui aussi aurait pu arriver jusque là sans que personne ne le contrôle une seule fois !

Tampon du côté Paraguay. Nous repartons alors que le Brésil se prépare à une grève générale contre la présidente Dilma élue il y a à peine 5 mois. Difficile de prendre part à ce débat mais de ce que nous avons pu discuter avec les gens, le monopole de l'information par la chaine de télévision Globo n'aide pas les Brésiliens à cultiver leur esprit critique...

Dans la famille de Marcial et Lila
Au Paraguay, nous sommes ravies de pouvoir parler espagnol et de pédaler sur des routes beaucoup plus tranquilles : beaucoup moins de camions et une bande latérale très large. Si les montées et descentes continuent, la route est tout de même plus plate. Lucia retrouve également le sourire devant les étalages immenses de maté, mais ici, ils le boivent froid, c'est le térêré.

Le Paraguay semble être également un pays très agricole : soja, maïs, canne à sucre, etc. Toutes les cultures sont destinées à l'exportation, tant et si bien que le Paraguay ne produit plus de fruits et légumes pour sa propre consommation ! Tout est importé d'Argentine ou du Brésil et la pomme se vend à l'unité nous racontent Marcial et Lila chez qui nous dormons le deuxième soir.


Et nous voilà à 1400 km de Tucuman et à 350 km de la frontière Argentine, ça sent la fin !



Pour vous faire vivre nos derniers tours de roues, retournons au Paraguay où nous vous avions laissés...

Comme nous l'avions évoqué dans notre dernier article, le Paraguay est pour nous un changement radical : Après 3 mois passés au Brésil, tout n'est que calme et tranquillité. Les routes sont beaucoup moins chargées de camions, les gens ont l'habitude de s'asseoir au bord de la route pour discuter à l'ombre en sirotant un térêré, les jardins sont ouverts et nous n'avons aucune difficulté à trouver un endroit pour dormir.

Colonel Oviedo



Les familles nous ouvrent leurs portes et les rencontres s'enchainent. En arrivant à Curuguaty, nous lorgnons sur l'immense terrains militaire à l'entrée de la ville. Sans trop de difficultés, on nous trouve une chambre et nous logeons pour la première fois chez les militaires. Le Colonel Oviedo s'invite à manger avec nous. Nous partageons nos pâtes en parlant des révoltes du nord du Paraguay. Le colonel nous explique qu'il est entré dans l'armée à l'âge de 14 ans !

Eri et Emilia
Un soir, nous plantons la tente dans la famille Gabilan. Après avoir discuté deux bonnes heures avec les enfants, nous organisons une projection de photos suivie des triplettes de Belleville. Les enfants nous parlent du pèlerinage annuel que beaucoup de Paraguayens font jusqu'à l'église de Caacupé, près de la capitale. La fille aînée l'avait fait l'année précédente : 150km de marche à pied en un jour et demi, plus de 30h de marche presque sans pause !

Leonarda
Le Paraguay est le pays des libertés : sur la route nous croisons des gamins de 10 ans au volant de leur moto sans casque ! La moto est un moyen de déplacement familial, il n'est pas rare d'y voir papa, maman et les trois enfants !




Cuisine de Leonarda
Au fur et à mesure de notre avancée vers l'ouest, le pays change peu à peu. La région est couverte de champs de soja. La plupart des terres ont été achetées par des Brésiliens qui exportent ensuite les récoltes dans leur propre pays. De ce fait, tout le monde parle portugais ! Les prix de l'ouest n'ont également rien à voir avec ceux de l'est : le kilo de pain passe de 16 000 à 8 000 guaranis en 500km.



Sur le bord de la route, nous croisons de nombreux animaux (morts ou vifs !) : des tapirs, des tatous dont la carapace sert à la fabrication des charangos mais aussi une quantité impressionnante de serpents. Maylis croise même un boa de diamètre supérieur à une bouteille plastique d'un litre ! Pas rassurant pour le camping sauvage !





Tournage à Takuara Renda
Du côté de Paraguari, nous allons à la rencontre de l'association Takuara Renda (http://www.takuararenda.org/) spécialisée dans le travail du bambou. Vous nous direz : mais quel est le rapport avec l'énergie ? Au Paraguay, le bambou est très abondant et constitue une matière première très peu couteuse en énergie capable de substituer le bois ou la pierre; le gros avantage du bambou étant sa rapidité de croissance. L'architecture en bambou permet également une très bonne aération des maisons afin de limiter les coûts en ventilateurs et air conditionné. L'association organise des stages d'apprentissage aux techniques de construction en bambou (architecture et mobilier). Takuara Renda travaille souvent avec les communautés d'Indiens Guaranis. Des volontaires viennent également apprendre gratuitement les techniques de Takuara Renda en échange de leur travail.

Equipe de Takuara
Maria Cristina, mère de Sylvia
Le Paraguay est le seul pays au monde où l'intégralité de la population parle la langue des peuples originaires, ce qui en fait un pays bilingue un peu particulier.

Nous continuons ensuite notre route vers Asuncion. Par chance, Sylvia nous accueille le jour même dans sa maison qu'elle partage avec ses parents et ses six sœurs ! Petite journée de pause et visite d'Asuncion, une des plus veilles villes d'Amérique du sud.

Avec Sylvia