Comme nous l'avions évoqué dans notre dernier article, le Paraguay est pour nous un changement radical : Après 3 mois passés au Brésil, tout n'est que calme et tranquillité. Les routes sont beaucoup moins chargées de camions, les gens ont l'habitude de s'asseoir au bord de la route pour discuter à l'ombre en sirotant un térêré, les jardins sont ouverts et nous n'avons aucune difficulté à trouver un endroit pour dormir.
Colonel Oviedo |
Les familles nous ouvrent leurs portes et les rencontres s'enchainent. En arrivant à Curuguaty, nous lorgnons sur l'immense terrains militaire à l'entrée de la ville. Sans trop de difficultés, on nous trouve une chambre et nous logeons pour la première fois chez les militaires. Le Colonel Oviedo s'invite à manger avec nous. Nous partageons nos pâtes en parlant des révoltes du nord du Paraguay. Le colonel nous explique qu'il est entré dans l'armée à l'âge de 14 ans !
Eri et Emilia |
Leonarda |
Cuisine de Leonarda |
Sur le bord de la route, nous croisons de nombreux animaux (morts ou vifs !) : des tapirs, des tatous dont la carapace sert à la fabrication des charangos mais aussi une quantité impressionnante de serpents. Maylis croise même un boa de diamètre supérieur à une bouteille plastique d'un litre ! Pas rassurant pour le camping sauvage !
Tournage à Takuara Renda |
Equipe de Takuara |
Maria Cristina, mère de Sylvia |
Nous continuons ensuite notre route vers Asuncion. Par chance, Sylvia nous accueille le jour même dans sa maison qu'elle partage avec ses parents et ses six sœurs ! Petite journée de pause et visite d'Asuncion, une des plus veilles villes d'Amérique du sud.
Avec Sylvia |
Et nous voilà sur le ferry, larmes d'émotions pour Lucia qui retourne dans sa patrie après un an et demi d'exil.
Formosa |
Nous découvrons avec plaisir que le fleuve Paraguay est l'exacte démarcation entre les montées descentes et le plat parfait. Plus une seule montée avant Tucuman, quel délice !
Feu de brousse |
Étant donné la sécheresse des dernières semaines. une grande partie des champs brûlent et il nous est parfois difficile de respirer. Ces incendies, le plus souvent volontaires (soit disant pour éliminer les mauvaises herbes) sont une véritable plaie et se propagent très vite avec le vent.
Par chance le soir, nous trouvons à camper dans une ferme où nous dormons un peu plus tranquilles : se faire brûler pendant la nuit nous tentait moyennement. Nous en profitons pour faire une projection sur le mur du hangar. Première séance de cinéma pour les enfants des employés qui sont ravis :-)
Le matin, nous discutons avec le propriétaire qui nous explique que sa propriété s'étale sur 10km le long de la route et 15km de profondeur. Nous lui demandons s'il a des vaches, "oui, environ 4000 !". Le plus impressionnant c'est que ce ne sont pas des terres héritées de ses parents mais des terres achetées il y a quelques décennies. Certaines régions de l'Argentine sont encore très très peu chères...
Comptez les vaches ! |
Maylis va bien dormir ! |
Nous alternons école, maison de retraite et nuit en famille. Toujours intéressant de confronter les opinions. Mais quand Enrique et Cepriana nous parlent de la dictature militaire comme d'une époque sûre, on a le droit de pas être d'accord. Ce qui n'empêche pas de passer une soirée sympa.
Avec Enrique et Cepriana |
Rapace attendant tranquillement sa proie |
Étant donné qu'il n'y a pas de route directe pour Tucuman, nous sommes obligées de zigzaguer en évitant le plus possible les grosses routes.
Après la province de Formosa, nous entrons en Chaco où nous retrouvons les immensités de champs de soja et de maïs. Monsanto est omniprésent et l'écosystème bouleversé : les pesticides envoyés par avion et la transformation des forêts en culture ont dû perturber le développement des serpents et renards. Toujours est-il que dans la région, les colombes pullulent et détruisent les récoltes. Sur le bord des routes, leur densité est impressionnante et ce sont des nuages ailés qui s'envolent à notre passage. Il y en a bien quelques unes qui meurent écrasées, au grand plaisir des charognards mais rien n'empêche le développement de la race.
Maïs |
Olga et son tricycle |
Avec la famille Scromeda |
Sanctuaire au Gauchito Gil |
Coton |
Comme nous commençons à approcher de Tucuman, la famille de Lucia nous trouve souvent des contacts pour passer la nuit. Nous rendons donc visite à un oncle éloigné qui nous installe gentiment dans une chambre de son hôtel à Quimili.
Avec Ivana à la Banda |
Nous appuyons fort sur les pédales pour avancer malgré le vent de face et enchainons les longues journées de vélo. De toutes manières, les villages sont rares et les forêts d'épineux peu accueillantes.
A la Banda, nous logeons une fois de plus dans un hôtel d'amis d'amis. La fatigue commence à se faire sentir, plus qu'une grosse journée de vélo et nous arrivons la nuit tombante à la frontière avec la province de Tucuman.
Le matin, au petit déjeuner, les parents de Lucia débarquent par surprise. Rodo nous accompagne à vélo pendant 30km mais il avance tellement vite que nous avons du mal à le suivre. C'est ensuite au tour de Graciela, la mère de Lucia de nous accompagner jusqu'à notre arrivée. Nous retrouvons également Victor et Léa, un couple d'amis de Chambéry en voyage à vélo depuis septembre.
Toute la famille de Lucia et ses amis sont là pour nous accueillir sur la plaza Independencia. Arrivée en escorte par la Gaceta, le journal local et les gendarmes en moto (n'ont ils pas mieux à faire). Embrassades avec les sœurs en pleurs et 10 000 photos. La mamie dit à Maylis : "ah ! Toi ! Je ne sais toujours pas comment prononcer ton prénom, mais je suis quand même contente de te revoir !"
La famille avait bien travaillé et la maison est entièrement décorée. Les festivités continuent : empanadas, tortas de dulce de leche, etc...
Déballage, lavage, rangement pendant le weekend . Asado le dimanche midi, nous remettons les pendules à l'heure argentine :-)
Lundi matin, nous disons au revoir à Victor et Léa qui continuent leur route en l'Argentine. Bizarre bizarre, on n'a pas l'habitude d'être ceux qui restent !