31/12/14 Bem vindo do Brasil ! (7300km)


Voilà seulement un peu plus de dix jours que nous avons amarré au continent et nous nous sentons déjà presque chez nous !

L’arrivée à Fortaleza est un peu brutale. En trois semaines de mer, nous passons des petits villages de la Casamance à la 5ème métropole brésilienne de plus de 2,5 millions d’habitants. Après une journée passée à squatter l’internet de l’hôtel 5 étoiles à côté duquel est stationné le bateau, nous remontons les vélos et nous découvrons une ville bien différente de celle que l’on nous avait décrite à l’hôtel !

A l’hôtel, tout le monde défend aux touristes de sortir à pied. Comme nous le fait remarquer Celso, président de Ciclovida, groupe de cycliste de Fortaleza les gérants de l’hôtel sont de célèbres mafieux qui ont passé un bon moment en prison et continuent à s’enrichir grâce aux riches touristes; ils sont mal placés pour nous dire  que la ville est dangereuse !

Fortaleza

Daniel notre hôte de Warm shower nous montre la ville à vélo, ses plages de sable fin en plein centre ville, ses statues de la déesse de la mer Iracema et ses nombreux immeubles que nous apercevions à notre arrivée. Un plaisir de pédaler de nouveau bien que nous comme les vélos avons un peu souffert du mois de bateau : les chaines sont rouillées malgré les 3 épaisseurs de plastique et nous sommes obligées de changer les freins de Maylis qui se sont complètement grippés. Quant à nos jambes, elles ont bien fondu depuis le Sénégal !
Avec Daniel, sa femme et son ami

Nous restons une semaine chez Daniel où nous sommes accueillies comme des reines. Nous dormons dans des hamacs comme la plupart des habitants du Nordeste (région du nord est du Brésil). La femme de Daniel cuisine très bien mais nous sommes surprises de voir que la famille ne mange pas ensemble. Chacun se sert quand il a faim. choisissant haricots rouges, riz ou spaghettis, plats typiques d’ici.

A Fortaleza, il nous faut aussi faire nos papiers d’entrée au Brésil parce que contrairement aux voyageurs atterrisant en avion, on ne nous a rien demandé, c’est à nous de faire les démarches nécessaires !

Une belle allergie emmène Maylis à l’hôpital. L’occasion de se rendre compte de l’efficacité du système de santé brésilien. Sortie en une heure et demie, rien à payer, même pas besoin de montrer la carte d’identité (juste besoin de donner le prénom de la mère, petit clin d’oeuil avec l’autre côté où l’on nous demande seulement le prénom du père) !

Après avoir passé Noël en famille, nous profitons de notre dernière journée à Fortaleza pour réaliser notre première projection au Brésil avec l’association Ciclovida. La projection est organisée sur une place publique. Malgré le bruit et la lumière, nous avons tout de même une trentaine de spectateurs pour la quasi intégralité cyclistes. Juste après la séance, nous partons pédaler à leurs côtés pour la masse critique mensuelle. Balade nocturne à travers la ville.

Première projection au Brésil

LE vélo brésilien
Daniel nous accompagne avec un ami pour sortir de la ville après de durs adieux auprès de la famille qui nous aurait bien adoptées ! Au début, nous avons un peu du mal à nous décider sur le chemin à prendre dans un pays aussi grand. D’autant que le réseau routier est très peu dense. En gros, nous avons le choix entre route rouge nationale très fréquentée et route blanche en terre. L’option route jaune se réduit à quelques tronçons. Nous nous décidons finalement à faire route vers Salvador de Bahia, 1300km plus au sud.

Francisca



Dès le premier jour de vélo nous nous faisons inviter en famille. Les Brésiliens sont hyper hyper accueillants et chaleureux. Quand nous ne sommes pas invitées, on ne manque pas de nous offrir mangues mutantes, bananes, melons, coca cola ou bien encore de l’apadura, espèce de nougat solide à base de sucre de canne.

Nous passons la première nuit chez Francisca qui nous invite à la messe. Tout le monde chante et applaudit. Nous repartons le matin après avoir bu le café et mangé du Tapioca (crêpe à base de farine de manioc) que notre amie avait préparé depuis 4h du matin. Elle nous charge également les sacoches de 5 mangues, 4 bananes et le reste de Tapioca !
 





La côte est assez humide et propice à la culture de nombreux fruits. En fait, nous retrouvons un peu le même climat qu’au Sénégal avec les saisons inversées. Nous ramassons les mangues au bord de la route et les noix de cajou sont mûres (mais très très dures à ouvrir…). Les jours qui suivent, nous quittons la côte et le climat devient vite plus sec.


Clovis
Après de nombreuses montées et descentes, nous passons la soirée chez Clovis, un sécuritas retraité revenu au village de son enfance. Il vit seul, tous ses enfants travaillant à Fortaleza. Le soir, nous montrons le cin’énergie et organisons une petite projection avec les voisin, enfin…. Avec ceux qui ne sont pas en train de chanter à l’église protestante d’à côté ! En effet, la communauté protestante est très présente et tous les soirs nous nous endormons bercées par leurs chants (pas toujours très justes…). Le matin, nous repartons avec des messages de Jésus dans la sacoche avant !

Nous quittons la BR116 qui traverse l’intégralité du pays pour nous perdre dans des petites routes. Là encore, nous sommes touchées par la sympathies des Brésiliens toujours prêts à s’arrêter discuter. On nous pose de nouvelles questions comme "est ce que nous sommes en train de réaliser une promesse faite à la vierge ?" Ou encore "pourquoi est ce qu’on ne fait pas payer l’entrée du cinéma ??"


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Spontanément, nous sommes invitées dans une fazenda, grande ferme locale. Là encore, la vierge est omni-présente. Nous discutons avec les 4 générations de la famille et passons la nuit dans les hamacs (la maison était prévue pour accrocher au moins 100 hamacs !) décidément bien confortables.






Ce midi, alors que nous nous arrêtons pour faire une petite pause, un homme approche et nous demande “vous avez mangé ?” nous répondons par la négative et sommes automatiquement invitées à manger dans la famille. Les enfants nous posent mille et une questions et on nous propose de rester le soir et de passer le réveillon avec eux. Encore une bonne occasion pour organiser une projection et aller voir les feux d’artifices avec eux ce soir… mais arriverons nous un jour en Argentine ??

Enfin, pour l'instant nous vous souhaitons à tous une très bonne nouvelle année !