Famille d'Evgenia |
Nous avons passé 3 jours bien sympathiques à Dakar dans la famille de Evgenia avec qui nous avons
partagé poisson fumé (grande spécialité de Sergei, son mari) et sorties à la plage.
Pour nous rendre à Dakar, nous prenons les transports en commun car le trafic est vraiment dense et personne ne fait attention aux deux roues. Nous devenons donc des habituées de la ligne 3, nous négocions les prix devant le regard éberlué des guicheteurs qui ne doivent pas voir tous les jours des toubabs dans le bus ! S'ensuivent 45 min debout écrasées entre les autres. Folklo mais toujours sympa.
Dakar est une ville nouvelle qui a vu sa population exploser en une génération. La moitié des immeubles sont donc en construction et la voiture est reine du centre ville. Les trottoirs étant inexistants, le piéton doit s'imposer dans la circulation. Aux abords du marché, il est difficile de se promener sans se faire poursuivre par les attrapes touristes parfois très très coriaces !
île de Gorée |
A Dakar, nous sommes également invitées à la première projection de Cinécyclo, projet relativement similaire au notre puisqu'il s'agit d'un cinéma itinérant. Leur but : réaliser un tour du Sénégal à vélo en s'arrêtant de villages en villages pour faire des séances de cinéma. Leur mode de production d'électricité ressemble beaucoup au nôtre et a été fabriqué directement à Dakar. Bravo à eux !
Dans les rues de Gorée |
Et puis est venu le moment de repartir. Nous connaissons déjà la route : 40km de trafic intense pour ressortir de la péninsule sur laquelle est construite la capitale. Un cycliste nous dépasse, nous le croisons quelques kilomètres plus loin en train de marcher sur le bas côté. Nous nous arrêtons donc pour l'aider à réparer son vélo et faisons la connaissance d'Idrissou, d'origine Ghanéenne. Il nous demande "Can I join you ? ", est ce que je peux vous accompagner ? Et bien oui, pourquoi pas ! En pédalant à nos côtés, il nous raconte son histoire. Né musulman, à la mort de ses deux parents alors qu'il avait à peine 15 ans, on lui apprend que celui qu'il croyait être son père n'était autre que son beau père : la famille de sa mère musulmane a refusé le mariage de sa mère à son père biologique, de religion catholique. Sa mère, déjà enceinte a donc dû se marier rapidement à un musulman. A la mort des deux, la belle famille laisse le soin à Idrissou de retrouver son véritable père et l'abandonne sur le trottoir de l'école. Idrissou retrouve son père, au chômage et père d'une belle ribambelle d'enfants. Idrissou se convertit au christianisme et décide d'aller tenter sa chance ailleurs. Il entame donc le long voyage vers l'Europe. Depuis 5 ans qu'il est parti du Ghana, il n'a jamais dormi dans une maison et les seuls contacts qu'il a avec sa famille sont les appels intéressés de son père pour lui soutirer de l'argent.
Calao au bec noir |
Avec nos amis Idrissou, Dominique et Jean-Charles |
Venu le moment du dessert, do you want an ice cream ? Ice cream ???
Rugby woman |
Equipe de rugby de Nianing |
Étant donné que Dominique et Jean-Charles travaillent en lien avec la mécanique, ils décident de prendre Idrissou (mécanicien au Ghana) sous leur aile en lui faisant visiter tous les garages du coin dès lundi.
Nous repartons donc à deux, le cœur serré par leur accueil si chaleureux.
Sur la route de Kaolack |
Nous continuons notre route vers Kaolack. A partir de Fatick, l'état du goudron se dégrade sérieusement et la route devient un véritable gruyère, tant et si bien qu'au final plus personne ne roule sur la route. Seuls les camions continuent à zigzaguer entre les trous profonds parfois de 50 centimètres. Certains, un peu moins chanceux, restent bloqués au milieu d'un trou et attendent patiemment de se faire dépanner. A vélo, nous sommes moins embêtées et allons même plus vite que la plupart des camions.
Pain de singe |
Maïmouna |
La femme nous explique que l'homme à qui nous avons demandé l'hospitalité n'est que l'homonyme de son mari. La veille, Dominique et Jean-Charles nous avaient expliqué cette étrange tradition qui est d'adopter un enfant du même âge que son fils ou sa fille à la naissance de ce(tte) dernier(e) et de lui donner le même nom. Quand ils grandiront, le premier ira à l'école tandis que le deuxième restera pour ranger la chambre, quand le fils véritable se mariera, l'autre suivra. L'homonyme du mari était donc surpris qu'on lui demande à lui l'hospitalité.
Camping dans une concession |
Pré-projection |
Dans la famille, nous organisons une projection le soir. Tout le village est présent dont une bonne trentaine d'enfants. Encore une fois, Kirikou plaît beaucoup. Après la projection, nous faisons partie de la famille et mangeons avec eux. Ici encore, les fruits et légumes sont rares. On nous explique que la seule source de revenus stable sont les poules : chaque enfant a un poussin, quand le poussin devient poulet, ils le vendent au marché et l'argent sert à habiller l'enfant. Pour manger, la famille cultive du mil, du maïs et autres céréales sur sa parcelle.
Equipe de choc de Nébéday |
Groupement de femmes presseuses |
Nous réaliserons le montage du film lors de la traversée de l'atlantique, inch'allah !
Sur la route de Toubacouta |
Nous dormons dans une famille juste après la frontière, projection le soir, très sympa.
Et je termine vite parce que notre bateau part dans un quart d'heure ! Nous sommes arrivées à Ziguinchor hier soir et avons retrouvé les 10 bateaux des Voiles du Partage qui nous attendaient ! Démontage des vélos ce matin et courses pour un moment !
Nous passerons une semaine dans des villages du delta de la Casamance pour ensuite faire route vers Fortaleza ! Donc rendez vous dans un mois !!!