Et voilà déjà 6 mois que nous avons quitté le Bourget du Lac
! Nous avons vu tant de choses en une moitié d'année que nous avons du mal à
retranscrire ça par écrit...
Notre jardin de Salvador ! |
Toujours est-il que depuis notre dernier article, nous
passons quelques jours chez notre ami Olivio et sa femme Leni. Leni nous fait
découvrir la cuisine bahianaise typique et nous allons faire un tour en ville
tous les 4.
Olivio et Leni |
Pour rallier le centre ville, nous prenons le train/RER qui
longe la plage, vue magnifique sur la baie de tous les saints. Après avoir
arpenté les rues commerciales, nous remontons la presqu'île en direction de la
vieille ville. Passage obligé dans l'ascenceur qui descend et qui monte vers le
centre ville pour 15 centimes. Véritable attraction, il est sur toutes les
cartes postales de Salvador !
Salvador est une des plus vielles villes du Brésil, la
première église datant de 1505.
Olivio nous site le dicton qui dit qu'à Salvador où que
tu lèves les yeux, tu vois une église; après vérification, la ville en compte
quelques 165 !
Capitale de la province de Bahia, Salvador a également été capitale du
Brésil jusqu'au 19ème siècle avant de laisser la place à Rio puis Brasilia.
Dans le centre ville, des femmes habillées en habits
traditionnels vendent des aracajés, la spécialité locale : un beignet salé fait
à partir de farine de haricot servi avec des crevettes.
La place historique est également animée par de jeunes
danseurs de Capoeira, ce mélange de danse et de combat originaire du Nordeste.
presqu'île de Salvador |
Le lendemain, nous retournons en ville à vélo. Après avoir
failli nous faire écraser plusieurs fois, nous tombons sur une fête immense
dans la ville entière. Olivio nous avait prévenu qu'ici, toute occasion est
bonne pour faire la fête, mais nous ne nous attendions tout de même pas à ça !
5km bouchés par une foule compacte de Brésiliens habillés pour la plupart en
blanc suivant un camion bardé d'enceintes propulsant de la musique à fond.
Jeunes, vieux, femmes et hommes, tout le monde danse une
bière à la main (ou bien une dans chaque !). Leur consommation est
impressionnante. Et quand ça entre d'un côté, ça sort de l'autre ! La ville se
transforme en véritable pissotière, les hommes contre les murs, les femmes entre
les voitures. Nous nous retrouvons un peu perdues avec nos vélos au milieu de
ce capharnaüm...
Accrochage du dit lacet |
Olivio nous explique ensuite qu'il s'agit de la fête de
Nosso Senhor do Bonfim. Une procession à travers toute la ville en direction de
l'église du même nom où chacun va accrocher un petit lacet de couleur (on n'a
pas été vérifier que tous allaient bien à l'église !)
Le dernier soir, nous organisons une petite projection sur
la plage avec les voisins. Nous passons de longs moments à discuter avec nos
hôtes. Olivio ayant été camionneur, il nous fait voir le problème de l'autre côté
: les camionneurs brésiliens sont payés au kilomètre et les distances étant
tellement grandes au Brésil, ils n'hésitent souvent pas trop à appuyer sur le champignon
pour rentrer plus tôt à la maison ! Il nous explique qu'il conduisait parfois
jusqu'à 2000km sans s'arrêter !
Au matin Olivio nous accompagne au ferry qui nous emmènera
de l'autre côté de la baie des saints. Encore un immense merci à Olivio et Leni
pour ces 3 jours fantastiques.
Adam et Eve version brésilienne ! |
De l'autre côté de la baie, ce sont 500km de cocotiers et de
sable fin qui nous attendent... Enfin c'est ce que nous pensions ! Chaque bout
de côte à son nom. Nous traversons donc la côte du "Dendé", un
palmier dont les bahianais tirent la célèbre huile de Dendé dont tout le monde
se sert pour la cuisine, en particulier pour frire les acarajés.
Première baignade dans une eau limpide avec vue sur
Salvador... et puis le relief fait des siennes et nous nous éloignons de la
mer. Montées et descentes interminables dans une forêt tropicale.
Nous demandons parfois à dormir dans des jardins mais ce
n'est pas toujours facile. L'autre alternative sont les hôtels à 10 euros la
nuit où nous sommes bien souvent obligées de planter la tente à l'intérieur
pour ne pas nous faire dévorer par les moustiques !
Nous qui pensions passer une semaine relax, nous suons dans
des montées à 18% pendant 300km sans trop voir la mer.
Lucia et son cacao |
Après la côte du Dendé vient la côte du... cacao ! Elle
porte bien son nom, les plantations de cacao fleurissent de toutes parts. Lucia
a même l'ambition de faire son propre chocolat. Elle ramasse donc une fève de
trois bons kilos, se la trimbale pendant 2 jours et quand elle se décide à
l'ouvrir... c'est la déception totale ! Les fèves ne doivent pas être mûres. La
conclusion c'est que les inventeurs du chocolat avaient de l'espoir et de la perspicacité !
Chemin faisant plusieurs personnes s'arrêtent en voiture
pour nous poser des questions. Nous ne sommes plus les stars du siècle comme en
sortant de Fortaleza, mais quand même ! S'arrête entre autre un producteur de
cinéma français en plein tournage à Itacaré, LA ville touristique du coin. Nous
y passons le lendemain : plages bourrées de monde et moustiques partout. Nous
cherchons tout de même l'équipe du tournage. Pas trop difficile à trouver, mais
notre ami étant absent, nous continuons notre chemin sans trop de regrets.
Ultime descente avant le plat ! |
Plus que 40km de montées descentes et nous savourons enfin
nos premiers jours de plat sur le continent ! Un pur plaisir, au programme
quelques heures de vélo puis baignade sur des plages quasi désertes.
The forêt vierge |
Nous passons une soirée en compagnie d'une famille de deux
pasteurs évangélistes originaire du Mato Grosso (à quelques 2500km de là) venus
passer une semaine à la mer. Le soir ils
nous quittent pour aller au "culte" et le lendemain avant de partir,
nous formons tous un grand cercle en nous donnant la main en priant à voix
haute pour que notre voyage se passe bien. Que l'on y croit ou pas, quand un
pasteur te met la main sur la tête en priant Dieu qu'il ne t'arrive aucun
malheur, c'est puissant ! Ironie du sort, 2km après, la roue avant de Maylis
crève pour la première fois du voyage...
Nous traversons la ville d'Ilheus, lieu de naissance du
célèbre écrivain Jorge Amado mais impossible de trouver une librairie (nous
sommes encore en recherche depuis avoir quitté Fortaleza), décidément ces Brésiliens préfèrent les séries télé aux bouquins...
En arrivant à Una, il est temps pour Maylis de s'éclipser
pour aller faire des courses surprises, et oui, nous sommes le 23 janvier, jour
des 25 ans de Lucia ! Nous pédalons 15km de plus et quittons la route
principale en recherche d'une plage à côté du petit village de Comandatuba.
Nous passons à côté d'un aéroport, bizarre bizarre... Nous apprenons que
derrière le village se trouve un méga hôtel resort 5 étoiles caché sur une île
déserte où les super stars qui ne veulent pas
être vues viennent passer leurs vacances. Quel cadeau idéal pour Lucia ! Nous traversons pour aller sur
l'île mais le bateau nous emmène bien loin de l'hôtel sur une magnifique plage
de cocotiers.
Le soir c'est repas de fête : Lucia fait une pâte de tacos
que l'on cuit sur notre poêle au réchaud et Maylis concocte une méga salade de
fruits tropicaux et recompose le gâteau d'anniversaire légèrement écrasé. Le
tout accompagné d'une bière presque fraîche, nous nous couchons avec le bide
prêt à exploser !
Le lendemain, nous pédalons les derniers kilomètres qui nous
séparent de Canaveiras qui sonne la fin de la route. Nous entrons dans une
véritable capitale du vélo, il y en a partout. Tout le monde pédale, un bon
50% de part modale, de quoi faire rêver le père Mercat ! Vélo basique, la
plupart une seule vitesse, bien assez pour faire les courses, trimballer les
enfants, aller à la plage ou au bar !
Deux vélos empilés dans une pirogue |
Stationnement vélo |
Belmonte c'est aussi le début de la côte de la découverte
puisque c'est ici que les premiers navires portugais sont arrivés au début du
16ème siècle.
Nous y restons une journée pour dire au revoir à la mer et
nous reposer un peu.
crabe en grand |
crabe en petit |
Papaye ou... papaye ! |
La route n'étant pas continue sur la côte, nous prenons vers
l'ouest en direction de l'état de Minas Gerais. Nous profitons du plat pour
faire notre plus grosse journée au Brésil, 115km ! Nous passons à travers des plantations énormes de papaye, de noix de coco et autres sur plusieurs kilomètres.
Tout est fait en grand ici ! Et puis nous retrouvons nos forêts d'eucalyptus.
Petit passage en face de LA grosse usine de fabrication de papier. Nos amis de
Nébéday ne seraient pas très contents parce qu'ici, la gestion durable de la
forêt ça n'est pas leur fort : ils coupent tout, replantent, traitent et en 2
ans le bois repousse... Des hectares de forêt en mono culture mais aussi plein
de camions sur les routes... vive le recto verso !
feu forêt d'eucalyptus... |
Notre passage intrigue... |
Ici ce n'est pas si facile de trouver à planter. Les fazenda (fermes)
sont immenses et la plupart du temps les propriétaires partent en vacances en
laissant les clés à leurs employés. Une fois, on nous répond même "camper
c'est interdit par ici, on l'a vu à la télé !"
Apprenti cow-boy |
Nous campons donc le plus souvent sur les berges du fleuve
Jequitinhonha que l'on remonte depuis quelques jours en direction de la ville
du même nom.
Mort de Maylis et de son vélo ! |
La route est en pointillés, parfois chemin, parfois goudron. Étonnant pour une route reliant des villes de plusieurs milliers d'habitants.
Maylis en profite pour être malade pendant deux jours d'affilé. Après avoir
vomi l'intégralité de son dernier repas, elle tente le "vélo sans
manger", une journée de 45km et elle se ravise bien vite !
Et nous voilà chez Macia et sa petite famille au bord du
fleuve. Leur jardin est incroyable, il compte plus de 30 espèces de fruits !
Ils nous en font l'inventaire mais nous n'en connaissons pas la moitié. 5
espèces de manguiers, il va falloir faire attention où on met la tente histoire
de ne pas s'en prendre une sur la tête pendant la nuit !
En route ver Minas Gerais et ses montagnes tordues |
PS1 : pour ceux qui ne l'auraient pas encore vue, la vidéo du Sénégal est juste en dessous !
PS2 : pour ceux qui souhaitent voir la carte du parcours en précision, cliquez sur l'onglet "où sommes nous", le zoom est assez précis...