Après ces quelques jours passés à Séville, nous avons continué notre route vers Algeciras d'où partent la majorité des bateaux qui traversent Gibraltar. En chemin, nous nous dévions d'une bonne trentaine de kilomètres pour rendre visite à une entreprise spécialisée dans les noyaux d'olives avec qui nous avions pris contact auparavant. Une fois sur place, notre interlocuteur nous fait faux bon. Un peu déçues, nous continuons notre route.
La carte Michelin de l'Andalousie nous joue des tours et n'indique parfois que l'autoroute. Grâce à Albert, rencontré à Barcelone au mois de juin, nous trouvons d'autres routes plus tranquilles pas non plus indiquées par google maps. Les paysages du sud de l'Andalousie sont magnifiques ce qui nous fait un peu oublier les montées !
Pour planter la tente, c'est plus difficile... Dans cette région, les gens sont assez méfiants vis à vis des étrangers. Nous leur faisons bien comprendre qu'à vélo, on ne risque pas de leur voler beaucoup de matériel agricole, on nous rétorque : "Vous avez beau être deux jeunes filles à vélo d'apparence parfaitement inoffensive, la nuit, vingt personnes peuvent rappliquer avec des camionnettes !" Nous obtempérons et le laissons prendre en photo le passeport de Lucia.
Rocher de Gibraltar |
Piste cyclable entre Ceuta et Tetouan |
Longue montée vers Chefchaouen |
Premiers kilomètres au Maroc et nos préjugés s'envolent. Nous redoutions la nationale deux fois deux voies avec terre plein central entre Ceuta et Tétouan, mais nous sommes agréablement surprises par... une bande cyclable tout à fait correcte continue entre les deux villes !
Tout le monde nous avait parlé des camions et des taxis, mais en tant que bonnes pratiquantes du vélo urbain à Lyon et à Tucuman, les villes du Maroc ne nous ne paraissent pas redoutables...
Entre Tétouan et Chefchaouen, les conducteurs nous klaxonnent pour nous encourager. La route est peuplée de petits commerces d'oignons, de figues, de prunes et les gens nous saluent tous les cinquante mètres. Nous entamons la grande montée (puis descente, puis remontée !) vers Chefchaouen.
Partout, nous sommes fascinées par les inscriptions en Arabe et je passe mon temps à déchiffrer et mine de rien, avec mon peu d'arabe, je ne m'en sors pas trop mal ! Par contre, comprendre ce que disent les gens, c'est une autre affaire...
Dans les grandes villes, nous trouvons sans problèmes des interlocuteurs en français, dans les villages, c'est plus approximatif, mais l'on arrive toujours à se faire comprendre.
Le long du chemin, nous goûtons à l'hospitalité marocaine : mortes de soif, nous nous arrêtons boire 2 litres de Fanta. Tout de suite, un policier s'approche pour discuter. Après lui avoir expliqué sommairement le projet, il revient avec une assiette pleine de pâtisseries marocaines ! Il nous conseille même de demander à planter la tente près d'un restaurent à une dizaine de kilomètres. (Nous suivrons ses conseils !)
Petit déjeuner... |
la taille permettrait d'améliorer les récoltes et d'utiliser le bois de taille et non pas le bois forestier en tant que chauffage.
Chefchaouen, la ville bleue |
Nous sommes ravies de cette rencontre et en profitons pour leur poser mille questions à lui et à sa femme sur l'histoire du Maroc, sur les femmes, sur le mariage, sur l'Arabe, sur l'islam, sur le voile, sur l'école et tant d'autres... Nous resterons avec eux pendant encore quatre jours dans le but de réaliser plusieurs vidéos sur leurs actions afin de les aider à sensibiliser la population locale et à la recherche de fond. Si tout va bien, vous pourrez voir les premières vidéos d'ici peu !